Les Amis du Musée de la Marine de Loire, du Vieux Châteauneuf et sa région
Un anneau d’amarrage, témoin de l’activité de l’ancien port de Châteauneuf.
En promenade sur les bords de Loire au hameau de la Ronce à Châteauneuf, on peut encore découvrir un anneau d’amarrage, témoignage de l’activité de l’ancien port.

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Malgré l’usure du temps, on peut encore lire les inscriptions sur l’une des faces : « "FAIT PAR GAILLARD PERE TAILLANDIER A CHATEAUNEUF" et sur l’autre face : POSE PAR LUI EN L’AN DEUX DE LA RÉPUBLIQUE ". (L'an II du calendrier républicain correspond aux années 1793 et 1794 du calendrier grégorien).
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Le taillandier
Le Dictionnaire Le Robert (source Internet) propose aujourd’hui la définition de taillandier comme : « Personne qui fabrique les outils et fers tranchants utilisés par les cultivateurs et certains artisans. » Mais il existe de nombreuses spécialités au sein de cette corporation et le taillandier est avant tout forgeron. A Châteauneuf sur Loire il travaille aussi sur des objets servant à la Marine de Loire
Le recensement de 1801 de Châteauneuf nous révèle en effet l’existence de « Charles GAILLARD père, taillandier 66 ans », probablement le fabriquant de cet anneau bien qu’il ait un fils, également prénommé Charles né en 1761 et aussi taillandier.

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L’avant port de la Ronce, situé à 1 km, en amont du bourg de Châteauneuf-sur -Loire, première étape des mariniers à la descente de Loire, a gardé les traces architecturales de son activité passée, La gare à bateaux de la Bonnée, elle, se cache derrière le pont qui obstrue son entrée,
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L'ancienneté du port de la Ronce ne fait aucun doute
puisqu'il desservait l'ancienne paroisse devenue simple
hameau après le transfert de son église près du château neuf,
au XIIème siècle. C'est à la Ronce, en plein courant, que
sont amarrés les moulins-bateaux, source de conflits
avec les mariniers. Ainsi, en 1559, un arrêt du Parlement
condamne-t -il six meuniers de la Ronce, sur plainte de
la Communauté des marchands, à retirer leurs moulins de
la voie navigable sous peine de confiscation de leurs chaînes
et ancres.
Au début du XVIIIème siècle, on dénombre une dizaine
de moulins bateaux dont les propriétaires engagent des vignerons
pour curer l'embouchure de la Bonnée sur une largeur de 15 mètres
afin d'y remiser leurs bateaux en cas de besoin.
L'ingénieur Girard Desroches indique que depuis 1741, le port est construit comme ceux du bourg « en ouvrages de pavés et perré '"ce que confirme l'ingénieur des Ponts et chaussées Boeckh en 1849 : « le port de la Ronce a été enroché et le talus perreyé sur toute sa hauteur"·
On apprend dans ce même rapport de 1849 que la gare située à l'embouchure de la Bonnée, à 150 m. au-dessus du port de la Ronce, « faite de longues années'" peut contenir de 50 à 80 bateaux chargés pour les mettre à l'abri des glaces. Elle vient d'être curée et restaurée, mais pour en faciliter l'accès, il faut prolonger de 212 m. en amont du port la construction d'un talus perreyé : travaux qui seront réalisés en même temps que ceux du Chastaing,

Extrait carte Mathieu
Collection privée
La Ronce – Extrait de notre bulletin N° 84 de juin 2005 « Châteauneuf sur Loire, tourisme et histoire »